Japon

La bombe

Nous ne pouvons quitter Nagasaki sans nous rendre sur les sites mémoriels du deuxième et dernier (jusqu’à aujourd’hui ) bombardement atomique.

Le 9 août, à 11h02, la bombe à plutonium baptisée Fatman explose à environ 500m du sol, deux fois plus puissante que la bombe Little Boy lâchée sur Hiroshima trois jours plus tôt. Près de 75 000 personnes furent tuées sur le coup. Autant périrent par la suite de leurs blessures.

70% des victimes étaient des femmes, des enfants et des vieillards.  Près de 15000 coréens, travailleurs forcés périrent également.

La bombe devait viser une usine d’armement Mitsubishi. Or, elle explosa quasiment à la verticale de la cathédrale d’Urakami, plus grand édifice catholique d’Asie.

L’édifice mémoriel marquant le point 0 de la bombe. A côté a été dressé un pilier, vestige de la cathédrale, située à environ 150 m.
La cathédrale reconstruite  aujourd’hui dans le quartier dUrakami.
Un tori, marquant l’entrée dans un sanctuaire shintô, religion animiste au Japon, a été amputé d’un pilier par la bombe 

Cathédrale reconstruite, tori toujours debout, faut-il y voir le signe que les force de la paix sont plus fortes que celles de la guerre? Nous n’en sommes guère convaincus quand nous sortons du musée de la bombe qui, dans sa dernière salle, fait état de l’arsenal nucléaire aujourd’hui dans le monde

C’était pourtant l’avis du Docteur Nagai. Converti au christianisme, il perdit sa femme dans le bombardement. Il savait ses jours comptés par une leucémie contractée avant 1945. Il oeuvra pourtant sans relâche pour soulager les survivants de la bombe, tout en rédigeant une somme considérable d’ouvrages. 

Il passa ses dernières années dans cette minuscule bicoque à quelques mètres du point 0.

Il a tracé cette magnifique calligraphie, message de paix universelle. Il mourut en 1951, laissant derrière lui, deux jeunes orphelins.

Puisse la paix…

D’autres édifices sont dans le même esprit au sein du parc de la paix…

L’enfance pour symboliser l’avenir, sans esprit de revanche

Le parc est dominé par la statue de la paix, une main dressée pour désigner le danger, l’autre étendue au dessus de l’humanité pour la protéger

La justice internationale aux lendemains de la guerre jugea les vaincus (Procès de Nuremberg et de Tokyo). Elle exonéra les vainqueurs, soviétiques et américains, de toute enquête sur ce qu’ils avaient commis.

Depuis, les tribunaux internationaux (Cour internationale de justice et cour pénale internationale) ont continué de fonctionner sur le même principe. Certes ils ont le mérite d’exister. Mais peut-on vraiment parler de justice quand sont  épargnés sans être jugés vainqueurs et puissants?

16 commentaires sur “La bombe

  1. Un rappel historique nécessaire par les temps qui courent avec des commentaires toujours aussi perspicaces . Certes, ce n’est pas le lieu pour aller plus loin sur le sujet mais le Japon par ses alliances et sa politique expansionniste dans l’histoire n’a pas toujours été un modèle….comme tant d’autres, hier, aujourd’hui, demain !

    Je recommande la lecture d’un livre de référence à ce sujet : John Jersey / Hiroshima – Lundi 6 août 1945.

    Bon poursuite de l’aventure dans cette terre chargée d’Histoire.

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  2. Salut les Poe San
    Votre reportage sur Nagasaki me rappelle le texte sur lequel je suis tombé au bac en anglais :
    « Hiroshima » de John Hersey, le chapitre où un prêtre allemand, father Kleinsorge, raconte comment il soigne les blessés.
    A lire ou à relire.
    Continuez vos reportages, on devient « nippophile » de jour en jour !

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  3. « Regarder l’horizon avec espoir et non ses pieds… » Et défendre un monde sans frontières ni patrie…

    Vous nous avez rappelé notre visite extrêmement émouvante du mémorial d’Hiroshima…

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